En prenant des nouvelles de l'Ouest

Je me suis demandé comment ça allait du côté de l’Ouest, du côté de l’Occident de l’Afrique.
J’ai atterri en Côte d’Ivoire en août 2015 et j’en suis reparti en décembre de la même année. J’ai vécu à Abidjan, d’abord pas très loin de l’aéroport, puis ensuite dans le quartier de Cocody devenu célèbre par les chansons du magnifique Alpha Blondy.
Les nouvelles étaient plutôt bonnes, de ce que j’ai pu en voir, ou en écouter, mais je ne sais pas bonnes pour qui au juste.
Il y a eu une période où je n’ai photographié que les nuages : pendant les élections je ne pouvais pas sortir de chez moi, les amis, Français comme Ivoiriens, m’avaient parlé, non pas de la gâchette facile mais de la machette facile pendant ces moments-là. Aussi ai-je photographié ce qui venait à la fenêtre, les nuages, comme une soudaine réplique à un lointain poème de Baudelaire.
Quand je sortais j’allais aux abords de la lagune, grands cercles concentriques et ouverts naviguant dans la ville. Il y avait des îles flottantes de je ne sais plus quel végétal ou quelle fleur et des sirènes pouvaient vous happer par leur chants si vous vous penchiez trop.
J’ai eu quelques amitiés, comme partout, étonnantes ou simples, et ce qui m’a surtout traversé c’est la musique, j’ai vu comme elle venait ou comme elle s’installait dans la vie de tous les jours (mais quelle est donc par ailleurs cette vie de tous les jours?), dans les bars, les rues, la nuit pendant un deuil tandis que je traversais le quartier sombre et beau de Blockhaus ou de ce que j’en entendais de ma terrasse.